Présentation
Devant les difficultés des populations locales, nous avons voulu mettre l’accent sur l’aspect “écologique” afin de donner un sens au projet, et ainsi permettre la pérennisation des ressources agricoles et en eau par une sensibilisation au développement durable. Le projet a été porté par les femmes de la région, rencontrées par les membres de l’association lors de séjours réguliers au Congo, elles en seront les principales bénéficiaires. Elles sont associées à toutes les étapes du projet et ont la fonction de vecteur des pratiques dans leurs foyers et aux alentours. Le projet se situe dans la sousrégion du département du Pool nommée Boko (3000 km 2). Cette sous-région est divisée en trois districts : Loumo, Louingui et Boko. La ferme de Mah-Vicky se trouve dans le district de Boko, la zone est habitée par 27 429 habitants. Il faut savoir que le Congo possède une immense surface de terres agricoles exploitables mais seulement 2% du territoire est cultivé, et le travail des champs est surtout effectué par ces femmes, utilisant les techniques en cours issues de l’agriculture traditionnelle. Nous avons pour objectif principal d’accroître dans un premier temps la productivité agricole de la région de Boko dans une approche de préservation de l’environnement afin d’atteindre une autosuffisance alimentaire. Puis dans un second temps améliorer les conditions de vie des habitants du district de Boko et ainsi diminuer les risques sanitaires. Pour ce qui est de l’aspect politique, le Ministère de l’Agriculture a décidé dès le début de nous accompagner dans la réalisation du projet, dans un contexte de lancement pour l’année 2017 d’un vaste projet agricole au niveau national pour arriver à l’autosuffisance alimentaire. Au niveau économique, la rotation des produits maraîchers évite l’appauvrissement des sols et permet un meilleur rendement économique. Concernant le point social, la vente des produits maraîchers (poivrons, tomates choux) a permis d’observer une amélioration du niveau de vie et de la nutrition des habitants du village de Loukouakoua Manteke.
Zone géographique (description et cartographie)
Les dynamiques actuelles traversant la République du Congo ne peuvent être comprises sans la prise en compte des divers conflits qui ont traversés le pays depuis 1960. Récemment, de nombreuses vagues de violences ont submergées cette région du monde en 1997, 2002, 2003, 2007, et 2008. Suite aux décès des hommes des familles, la ville de Boko – comme de nombreuses localités du pays – se trouve à l’heure actuelle prioritairement composée de cellules matriarcales. En même temps, la main d’œuvre est jeune, abondante et disponible (manque d’emplois, mais aussi des licenciements dus à la fermeture ou à la destruction des entreprises déjà existantes). 10 Le District de Boko a pour caractéristique d’être prioritairement peuplé de femmes, d’enfants et de personnes âgées suite aux successions de guerres civiles dans les années 1990 ainsi qu’un important exode rural. Le travail des champs est surtout effectué par ces femmes, utilisant les techniques en cours, issues de l’agriculture traditionnelle. Ces femmes produisent jusqu’à 80% des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux. Malgré le rôle et l’influence des femmes, celles-ci continuent à bénéficier d’un appui bien inférieur à celui des hommes. En effet, les hommes prennent généralement les décisions importantes concernant la gestion des exploitations.

